Chère-toi,
Tu es face à moi et je t’observe avec toute l’attention qui m’est permise. Tes lignes sont épurées, arrondies sur les bords, et ta couleur lilas rajoute à ton originalité. Je t’ai posé devant moi et te regarde sous tous tes angles. Vais-je avoir le courage de me hisser sur ta plateforme ? Pour tout te dire je te déteste. Tu es là posée à me narguer et je t’entends me dire avec ton sourire mielleux « alors ma belle, vas-tu faire le premier pas ? » Je tourne autour de toi. Vais-je me décider à poser un pied sur toi. Tu es si glacée. Décidemment je te déteste vraiment. Depuis tant d’années tu joues avec mes nerfs. Avec toi rien d’acquis, le résultat qui s’affichera sera aussi dévastateur qu’encourageant, parfois…trop peu souvent d’ailleurs. Le jeu d’oser poser mes pieds sur toi est si culpabilisant. Je voudrais tellement que tu n’existes plus, je te déteste vraiment. Toi mon instrument de torture, celui qui me renvoie à cette image de moi que je hais celle qui n’arrive pas à tenir ses objectifs, celle qui renonce devant un bout de chocolat. Alors pourquoi continuer à souffrir en te voyant tous les matins me faire ta danse du ventre et me dire, vas-tu oser finalement ? Entre nous c’est un amour vache, je n’ai pas la force de te jeter, mais j’ai le courage de t’envoyer sous le lit, bien caché. Et avant je vais te remettre dans ta jolie boite sur laquelle ton nom inscrit en lettre lilas indique « pèse-personne électronique ».