Il y a quelques jours passait à la télé une énième rediffusion du film d’Alexandre Arcady « Le Grand Pardon ». Ma fille ne l’ayant jamais vu, nous avons décidé de l’accompagner dans cette découverte et nous nous sommes installés en famille devant la télé pour ce moment de partage.
Hormis le film en lui même, la mise en scène, le jeu des acteurs (incroyable d’ailleurs de voir une telle brochette de jeunes acteurs et de constater ce qu’ils sont devenus!), celui-ci m’a fait faire un bond ma mémoire. Pendant que les premières scènes du film se déroulaient, je suis partie ailleurs dans le voyage de mes souvenirs. Sourire béat, j’étais dans un entre deux. A la fois assise sur mon fauteuil et regardant le film et dans une espèce d’état d’apesanteur dans un monde d’avant. Une sorte d’arrêt sur image, de bug. D’un coup je me suis retrouvée pendant un instant jeune fille, près de ma grand-mère.
Mamie, grande fan de Roger Hanin, m’avait demandé de l’accompagner voir le film. Presqu’aveugle à l’époque, elle ne pouvait se permettre d’y aller seule. Toutefois elle ne pouvait pas non plus envisager de le rater. Nous sommes donc allées au ¨Pathé Wepler, place Clichy. Vous remarquerez la précision du souvenir. Lorsque vous les tirez, certaines choses vous reviennent et vous ne savez pas pourquoi. En effet, je n’aurai pu me souvenir que d’avoir partagé ce moment avec Mamie, pourtant le lieu où nous l’avions vu m’a semblé tout aussi important pour que je vous l’écrive. Pourquoi ce cinéma particulièrement, certainement parce que maman tenait alors une boutique à grande proximité et avait du nous y accompagner en voiture « par facilité ». La mémoire et ses effets rebond!